« Fashioning Fashion » au Musée des Arts Décoratifs

Le Musée des Arts Décoratifs nous invite à célébrer deux siècles de mode européenne

Le Musée des Arts Décoratifs de Paris accueille du 13 décembre 2012 au 14 avril 2013, l’exposition « Fashioning Fashion ».

Détail de robe à la française, Europe, vers 1725

Cette exposition célèbre deux siècles de mode européenne, de 1700 à 1915. Près de 100 pièces féminines et masculines provenant de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni révèlent l’histoire de la mode et son évolution. L’exposition est organisée par le LACMA (Los Angeles County Museum of Art), qui a récemment fait l’acquisition des pièces historiques des célèbres collectionneurs Martin Kamer et Wolfgang Ruf. L’exposition, à la fois chronologique et thématique, retrace chaque étape importante dans l’histoire de la mode en Europe, les tenues d’époque, accessoires et ornements. L’exposition s’achève sur l’avènement du prêt-à-porter avec les contributions du couturier Paul Poiret.

Deux siècles de mode européenne. Patrimoine reflétant les grands mouvements de mode en Europe du 18ème siècle au début du 20ème, ces pièces provenant majoritairement de France, d’Angleterre et d’Italie montrent l’évolution des goûts en insistant sur les détails, les formes, et les savoir-faire. L’exposition s’ouvre sur la mode du 18ème siècle, basée sur des influences réciproques et enrichie par des échanges incessants entre Orient et Occident. La mode s’orne alors de chinoiseries, de turqueries et de broderies ou toiles venues d’Inde. Ce thème répond aussi bien à la vision fantaisiste de l’exotisme qu’à celle de l’évolution des pratiques commerciales.

Histoire de la mode. La mode évolue ensuite au fil des événements historiques et politiques : première partition de la Pologne entre trois états en 1772, Révolution française, style Empire lors de l’avènement de Napoléon, courant romantique, Second Empire. C’est essentiellement durant le 19ème siècle que le corps de la femme subit le plus de remaniements successifs et dessine une importante variété de silhouettes. A la fin du 19ème siècle, la transformation des tenues masculines se traduit par l’adoption d’une ligne sobre et graphique à la façon de George Brummell (1778-1840), pionnier du dandysme britannique, à l’origine du costume moderne.

L’aube du 20ème siècle. Les formes se font plus sinueuses avec la silhouette dite en S, modelée par un corset au laçage très serré. Les bottines ou autres cuissardes entièrement lacées annoncent l’apparition de la lingerie et le renouvellement des tenues d’intérieur. L’époque est aussi celle du japonisme : un kimono japonais à peine modifié pour le confort occidental s’oppose à une robe de chambre taillée et brodée en Extrême-Orient pour le marché européen.

C’est en 1906 que le couturier français Paul Poiret modifie profondément la silhouette féminine et impose la ligne droite inspirée du Premier Empire, interdisant à ses clientes le port du corset. Séduit par les Ballets russes de Serge Diaguilev, Poiret crée ainsi tout un univers oriental : des jupes entravées, des tuniques et des turbans agrémentés d’une aigrette. Cette mode se retrouve chez les Soeurs Callot, comme en témoigne un ensemble avec pantalon de harem en charmeuse turquoise. Cette silhouette symbolise à elle seule l’éternelle fascination européenne pour l’Orient.